José Manuel Cunha

Gerald parlant du train de la vie dans son hommage.
Nous vous joignons le texte car il retrace bien notre passage sur terre

Grand-Père,

On n'a pas eu l'occasion de souvent se voir ces dernières années, vu la distance, mais ça ne veut pas dire que je n'avais pas une pensée.

91 ans.
Tu as été passager du Train de la vie pendant un bon bout de temps et j'espère que le Voyage fut plaisant, avec ses hauts et ses bas, et que t'as pu avoir ce que tu espérais le plus au moins.

Merci pour le temps qu'on a passé ensemble, surtout quand j'étais plus jeune et sois patient.
Quand ça sera notre tour à descendre du Train, j'espère que tu seras patient car on aura surement pas mal de choses à te raconter.

Prend soin de toi de l'autre coté.

Avec affection.

Gérald

Papy, je suis heureux de t'avoir connu, et d'avoir marché à tes côtés durant ces 27 belles années.
Maintenant ton nouveau voyage débute, alors que le nôtre se poursuit sans ta présence.
Cependant je n'oublierai jamais tous ces bons moments en famille, ou tu trônais en bout de table.
Encore merci pour tout Papy je t'aime.

Cher beau père

Même, si je n ai pas tant de souvenirs avec vous je tenais à vous rendre un dernier hommage.

Je me souviens quand j habitais Seremange il y a quelques années je vous croisez avec votre épouse arpenter les trottoirs de notre ville.

Je vous connaissez de vue bien avant de rentrer dans la famille en 2007.
José m avait invité pour célébrer vos 50 ans de mariage où j' ai été très bien accueillie dans cette belle famille remplie d amour.

J aimais vous écouter parler de votre pays le Portugal

José me l a fait découvrir à plusieurs reprises et j' ai pu découvrir les différentes facettes de ce beau pays riche d histoires et de traditions.
Lors de mon premier voyage José était fier de me montrer les 2 villages que sont SABUGAL votre lieu de naissance ainsi que celui de José et Carlos et MALCATA le village de votre épouse.
Certes, ils ont changé depuis votre jeunesse mais le château est toujours là et il surplombe la Coa, la rivière où vous vous baignez lors de votre enfance.

J adore y retourner régulièrement.
Si on me demandait où voulez vous aller en vacances ma première pensée irait pour le Portugal
D ailleurs nous partons fin mai une semaine

Je me rappelle de quelques repas de Noël où enfants et petits enfants étaient réunis autour de cette grande tablée et j ai pu découvrir un des plats traditionnels le Bacalhau préparé par votre épouse.

Je m excuse de ne pas être passée aussi souvent á l Ephad car beaucoup trop dur pour moi car je voulais garder de vous une belle image.

Vous étiez un beau père unique, un père au grand coeur plein d humour, d attention, de dévouement
En 18 ans de contact. Je ne me souviens pas une seule fois où vous vous êtes plaint de quoi que ce soit

Maintenant, reposez en paix

Véronique votre belle fille

Papa


Je t’aime et je ne te l’ai pas dit suffisamment.

Tu es un grand Homme, courageux, fort, rigoureux, travailleur, bienveillant, généreux et aimant.
Je t'admire énormément pour tes sacrifices, tes choix et ton courage, partir loin et seul pour subvenir aux besoins de ta famille et te battre pour réaliser tous tes projets.

Tu as subitement changé. Je ne te reconnaissais plus, je n’acceptais pas de te voir ainsi.

Là, j’étais très en colère contre toi car je ne comprenais pas pourquoi tu avais perdu la raison de vivre.
Toi qui aimais tellement la vie, et tu avais décidé brutalement que c’était la fin et que tu ne voulais plus vivre.

Et moi, je refusais, je te disais tous les jours que ce n’était pas le moment, je te répétais sans cesse que le Bon Dieu ne voulait pas de toi au paradis car tu avais encore du temps pour réaliser d’autres projets avec maman.

Malheureusement, je n’ai pas pû t’aider à sortir de cette bulle.
Avec du recul, je te demande pardon de t’avoir grondé, bousculé sur cette période.
Je ne pouvais pas accepter de te voir diminuer.


Face à la maladie, j’ai dû me résigner. Je n’avais plus de force pour toi et à contre-coeur, je t’ai laissé dans ta bulle.
J’ai eu très peur de perdre ma vie et je me suis concentrée à mon propre combat.
Grâce à toi, je suis devenue courageuse et guerrière pour gagner cette bataille.
Je te remercie.

Après mon combat, j’ai changé aussi, n’ayant plus la même énergie et la force pour te bousculer à nouveau, j’ai accepté ton choix.

Dans la douleur, moi, mes frères et ma soeur avons dû prendre une décision difficile pour le bien de maman. Je sais que tu voulais rester à la maison, j'aurais tellement voulu mais c’était impossible. Je te demande pardon.


Mon regret,
Je n’ai pas réussi à te donner envie de partir en vacances avec maman, pour voir la mer et la plage que tu adorais tant.

Je me souviens encore de nos premières vacances où tu nous as emmenés à travers ton pays, le Portugal.
Nous avons passé de superbes vacances et nous avons tous vu pour la première fois l’océan, la plage.
Nous étions tous heureux. Ce souvenir restera gravé dans ma mémoire à jamais.
Grâce à toi, tu m’as communiqué le goût des voyages.


Je garde tous les meilleurs souvenirs dans ma mémoire, la joie lorsque tu dansais la valse avec moi au Moulin Brouck et à l’ouverture du bal de mon mariage, ainsi que tous les événements familiaux.


Merci infiniment pour tout ce que tu as fait pour moi, et pour notre famille.
Tu as tout partagé et tout donné à tes enfants et à maman.
Je prends ton exemple pour donner tout le meilleur de moi-même à mes enfants, mon petit-fils, mon mari, à toute la famille et à mon entourage

Je suis restée à tes côtés jusqu’à la fin.
Je ne suis plus fâchée contre toi, j’ai compris, et je l’accepte.
Le Bon Dieu a donné son accord et il t’a invité à le rejoindre.

Et voilà, tu es parti par une magnifique journée de printemps accompagné du chant des oiseaux.
La seule consolation, tu ne souffres plus.
Dans la douleur, je suis apaisée. Seul le temps estompera mon chagrin.


Papa, tu vas beaucoup nous manquer, à moi et à toute la famille.

Papa repose en Paix,


Papa, tu resteras éternellement dans mon cœur à jamais, je t’aime.


Adeus
Ta fille Isabelle

Monsieur Cunha
Je vous écris de chez vous où j'ai passé ces deux derniers jours à m'occuper de votre jardin. J'ai eu l'impression d'être un peu avec vous, là, à travailler votre terre.
Bien sûr, ces dernières années, il y a eu comme une « cassure »... Vous n'étiez plus trop présent... N'en parlons plus.

Vous savez, vous m'avez appris beaucoup.
Vous m'avez appris la fierté, mais la fierté humble de celui qui a migré pour trouver une vie meilleure. Et après des tours et des détours, vous y êtes parvenu.
Fierté de l'ouvrier, de celui qui a coulé l'acier. Pourtant, je me souviens qu'à la sortie du musée des mines de Neufchef, où vous avez gardé le silence pendant toute la visite, vous me glissez dans l'oreille : « moi, mon travail, c'était dur, mais ceux qui travaillaient là, c'était encore plus dur. ». Humilité...
Fierté aussi de votre épouse. Elle vous a rejoint, suivi, soutenu dans les moments les plus difficiles. L'acier, chez elle, a dû se glisser dans le caractère. J'en suis intimement convaincu puisque votre fille est de la même trempe ( et vos petits enfants aussi...).

Grande fierté de vos enfants, parce que vous leur avez donné de quoi construire leur vie et en avez fait des êtres avec de vraies valeurs.

Et, évidemment, grande fierté de vos petits enfants dont vous avez demandé, jusqu'au bout, des nouvelles.

Vous m'avez appris la bonne humeur, celle qui retentit d'un rire sonore, surtout pendant les parties de cartes ou de dominos. J'ai appris, d'ailleurs, que la belote pouvait être un jeu très « vivant » et que les femmes trichent mieux que les hommes. En tout cas, je sais que de votre jeu, j'ai tiré la plus belle des cartes...Et je n'aurai de cesse de vous en remercier.

Mais vous avez tant d'atouts ! Grace à vous, j'ai appris la générosité. Je vous vois encore revenir du bois, avec vos outils, votre vieux maillot, le jean troué ( on m'a dit que vos jeans étaient souvent troués...).Faire du bois, c'est difficile, mais il faut bien payer les études de la dernière, la retraite ne suffit pas et à la maison, on doit nourrir d'autres bouches... Alors, on donne de soi, on ne s'économise pas. Cela n'empêche pas de se rendre disponible pour toute la famille, les amis (il faut bien tirer le béton sur quelques terrasses), les voisins... Je vais vous dire Monsieur Cunha, je suis même jaloux de votre facilité avec laquelle vous allez vers les gens, vous les accueillez, leur lancez un grand éclat de rire et c'est fait, le don de votre générosité est passé. Et les gens en retour vous témoignent leur bonté.

Vous m'avez appris la ténacité. Ne rien lâcher. Mener sa tâche jusqu'au bout, que ce soit dans son travail ou dans les petites actions du quotidien comme celle de préparer son potager. Vous êtes là dans le jardin, avec votre chapeau de paille un peu foutu, vous retournez la terre pour les pommes de terre. C'est important, les pommes de terre. Vous vous arrêtez un moment, le pied sur la bèche, vous êtes pensif. Je sais, vous pensez au sillon que vous avez creusé depuis Sabugal quand vous étiez journalier dans les champs, à côté de la Côa.

Cher beau-père, vous êtes une belle personne, mais je dois vous laisser..
PS : j'ai pris votre chapeau.

À mon père ….
Voilà, nos chemins viennent de se séparer.
Toi tu t es arrêté au stop mais tu n es jamais reparti, sauf pour rejoindre tes ailleux.
Là-bas, où nous les vivants n avons pas le droit de vous accompagner.
Moi, j ai repris mon chemin car la vie continue ce qui n empêche pas de regarder dans le rétroviseur et de se souvenir…..

Tu avais ton caractère….
Tu étais travailleur et ta semaine n était pas de 35h mais plutôt 50 h voir plus.

Je me rappelle des soirées à réparer les crevaisons sur ta mobylette à la lueur de la lampe de poche. Que c était long….

Je me souviens quand tu bossais après les heures d usine à BOUSSE, tu me déposais avec Carlos à la Moselle pour pêcher

Je me rappelle le jour où j ai découvert ton métier sur ta fiche de paie de l’usine [Sondeur de cuves] J ai posé la question à mon professeur de technologie du CET de WENDEL.
Je revoie sa tête, il m explique ton métier et me dira « Tu peux être fier de ton papa car c est un dur travail »

Je me souviens de ta joie quand j ai décroché mon CAP d Électromécanicien.

Je me rappelle de ta non joie en apprenant mon départ aux antipodes pour mon service militaire.

Je me souviens de ta joie à mon retour

Je me rappelle de ta joie à chaque naissance de mes 3 enfants Gerald - Sébastien et Etienne

Je me souviens de nos réunions familiales, où nous étions que cinq à table et qui au fil du temps s enrichira.

Je me rappelle de toutes ces petites et grandes choses de la vie, sauf celles que j ai oubliées.

Par contre, je ne sais pas et je pense que je ne le saurais jamais.

Pourquoi ? Après un séjour chez tes sœurs à Tours. Tu n as plus aucun plaisir.
Toi seul avait la réponse à cette question.

Le 2 avril 2025 mon téléphone a sonné pour m annoncer ton départ.

Au moins, maintenant je sais que tu ne souffres plus .

Je me dis que tu es parti rejoindre tes 2 sœurs Amélia et Marie d Anjos
N oublie pas de leur passer le bonjour de notre part.

Ne t inquiètes pas, tes 4 enfants veilleront sur maman.

Amo te

Ton fils aîné Jose